L’ensemble des démarches conduites par le SIGAL avec ses partenaires et la profession agricole, a fortiori sur les dernières années, nous montre l’importance de reconnaître et faire reconnaître les pratiques réellement vertueuses d’un point de vue environnemental.
La question de fond, à laquelle le territoire doit répondre collectivement, est la suivante :
Comment permettre le maintien et le renforcement, sur le bassin de l’Alagnon, de pratiques agricoles favorables à la qualité de l’eau, des milieux aquatiques et de la biodiversité dans un contexte économique mouvant et incertain, d’évolution technique rapide, d’évolution sociale du monde agricole et de la société en général ? Les paiements pour services environnementaux apporteraient une réelle plus-value dans le panel des réponses à la question de la pérennisation et de l’amélioration des pratiques favorables.
L’analyse de l’occupation du sol sur le bassin versant de l’Alagnon, la bibliographie et les informations relatives aux services écosystémiques rendus par les milieux et infrastructures paysagères nous conduisent à mettre en lumière les éléments suivants au regard des services environnementaux :
- Les zones humides, étant données les réponses directes qu’elles apportent à chacun des enjeux identifiés précédemment. Les enjeux liés à ces zones sont d’autant plus importants qu’elles n’occupent qu’une très faible partie du territoire (3,5 %), certes inégalement répartie.
- Les prairies naturelles, qui occupent près de 80 % de la surface agricole du territoire. Ce sont ici en particulier les prairies dites naturelles à flore diversifiée qui sont ciblées. Par nature, elles sont favorables à la qualité de l’eau par la couverture permanente des sols et le non-retournement, elles génèrent également des pratiques culturales économes en intrants. Elles sont également des supports essentiels de toute une chaîne de biodiversité végétale et animale, et sont des milieux en adaptation permanente au changement climatique ;
- Les haies et les différentes formes de bocage, qui constituent à la fois des éléments de filtration et de rétention de l’eau, des corridors de biodiversité essentiels, ainsi que des éléments de résistance et de résistance face aux aléas climatiques.
Ce projet est le fruit d'un travail partenarial avec la Chambre d'agriculture du Cantal, le Conservatoire d'espaces naturels d'Auvergne, le Conservatoire botanique national du Massif-Central, et la Mission haies.
Localisation
Le périmètre du projet est celui du bassin versant de l'Alagnon.
L’Alagnon est l’un des premiers affluents majeurs de la rivière Allier, il prend sa source à la Font d’Alagnon (commune de Laveissière) sur les Monts du Cantal, et parcourt 86 km avant sa confluence avec l’Allier au niveau du Saut-du-Loup sur la commune d’Auzat (63). Son bassin versant s’étend sur environ 1 000 km² des départements du Cantal, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme, à l’ouest de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Il concerne 80 communes, regroupées en 5 intercommunalités : Hautes-Terres Communauté, Agglo Pays d’Issoire, Brioude Sud Auvergne, Saint-Flour Communauté, et Auzon communauté.
Modalités de mise en oeuvre
Le projet de PSE du bassin de l'Alagnon est mis en oeuvre au travers de trois indicateurs :
- Fonctionnalité des zones humides : l'indicateur valorise les surfaces de zones humides présentes sur les exploitations, d'autant plus qu'elles ne sont pas impactées hydrologiquement. La note de l'indicateur est fonction de la surface de zones humides de l'exploitation, et du nombre de mètres linéaires d'éléments drainants présents sur ces zones humides. Cette note est plafonnée à 10, une décote s'applique par paliers de linéaires d'éléments drainants.
- Diversité des prairies naturelles de fauche : trois catégories de services, basées sur la Typologie multifocntionnelle des prairies du Massif-Central, ont été définies. Les surfaces de prairies de fauche les plus pouvoyeuses de services environnementaux sont affectées d'un coefficient 2, celles de niveau moyen de services d'un coefficient 1, et celles du niveau le plus bas ont un coefficient de 0,5. Ces coefficients sont majorés de 0,5 dès lors que la prairies se situe en bordure ou autour d'un cours d'eau. La surface pondérée obtenue par la somme de toutes ces surfaces de prairies affectées de coeeficients est ramenée à la surface graphique des prairies de fauche. La note est bornée entre 60 et 140, correspondant à une sort de densité de prairies diversifiées à l'échelle de l'exploitation.
- Haies, alignements d'arbres et espaces sylvopastoraux : cet indicateur valorise les services rendus par l'arbre hors forêt, déterminant dans les facteurs de résilience face aux changements climatiques. Le Label Haie vient ici garantir la gestion durable des haies de l'exploitation, de même qu'un cahier des charges spécifique garantit la gestion durable des espaces sylvopastoraux. C'est l'équivalent-surface de ces éléments, ramené à la SAU de l'exploitation, qui valorise le niveau de services rendus par les exploitations agricoles.
Postuler à ce projet PSE
Le projet territorial est construit. Pour accéder à l’outil de simulation de la rémunération réservé aux exploitations agricoles, vous devez vous inscrire à l'application puis vous identifier auprès du porteur de projet. Pour plus d'informations sur le calcul des indicateurs, veuillez contacter le porteur de projet.